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Gouttelettes sur le bitume

11 décembre 2011

Une lettre écrite, faut-il l'envoyer ?

Les mots écrits, les mots posés, les mots pas tout à fait dits, car s'ils sont adressés, le destinataire n'y a pas (encore ?) accès.

Quelque chose sur le coeur, il fallait le formuler. De vive voix, ça n'était pas possible, on n'y arrivait pas, l'autre n'entendait pas, ou ça n'est pas possible, on n'y arrive pas, peur, manque de courage, pudeur, timidité, crainte de la réaction, réaction de colère ou violente, crainte de se laisser déborder par ses émotions, besoin de peser ses mots, désir de solennité, - bref, on a écrit.

Lettre d'amour ou de colère, déclaration, reproches, faire entendre sa voix propre, son récit propre des événements, faire un présent ou formuler une demande, une proposition. On l'a écrit, et maintenant, l'on hésite : faut-il l'envoyer ?

Qu'attendait-on en écrivant : un défouloir, un exorcisme, une réponse ? A-t-on cherché à dire les choses, ou a-t-on cherché à blesser ? A-t-on demandé, proposé, ou anticipé un refus de façon telle que la porte qu'on désirerait tant ouverte, on l'a soi-même fermée ? En voulant faire entendre sa voix, laisse-t-on une place à la voix de l'autre ?

Il est des mots de colère, de tristesse qu'il n'est pas nécessaire que l'autre entende. Mais il faut éviter qu'une lettre ou une discussion avec un ami apaise l'émotion sans que les choses soient dites à l'intéressé.

Don't feed sadness, or angriness.

Les mots de colères, les mots blessants, une fois écrits et envoyés, pourront être lus et relus, s'imprimer en l'autre et blesser à chaque fois qu'évoqués.

Mais poser les choses, dire à l'autre là où il vous blesse ou vous porte tort, il est important de le lui dire, quitte à ce qu'il ne soit pas capable d'entendre ou d'en faire quelque chose.

Les choses heureuses et joyeuses, comme il serait dommage de les garder pour soi !

Bien sûr, l'autre ne répondra pas nécessairement à notre désir, mais pourquoi s'empêcher de lui proposer - d'ouvrir des voies possibles...

Mais jusque dans la déclaration d'amour ou de désir, il faut faire une place à l'autre, c'est-à-dire ni anticiper sur sa réponse, ni l'enfermer dans son fantasme.

Il est des lettres qu'il est dommage de ne pas envoyer.

Il est des lettres que l'on regrette d'avoir envoyé. Mais n'apprend-on pas en se trompant ? Et ne faut-il pas parfois faire l'épreuve de sa propre errance ?

Vérifier seulement que l'on ne se trompe pas de destinataire.

 

 

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8 décembre 2011

Qu'il est difficile d'être aidé

Besoin d'aide, situation difficile, obstacle à franchir, tâche qui ne s'accomplit pas seul...

Mais il faut paraître auto-suffisant, demander de l'aide, c'est humiliant.

Pas seulement.

Mais il faut demander, et l'autre peut dire non, c'est vexant.

Pas seulement.

Mais il faut demander, c'est un effort, c'est fatiguant.

Pas seulement.
Mais il faut demander à quelqu'un.
Et parfois, on ne trouve pas.

Et parfois on trouve, et l'autre dit oui, et il veut bien vous aider. Mais voilà, il a sa propre idée de comment vous aider. Et il le fait.

Et parfois on trouve, et l'autre dit oui, et il veut bien vous aider. Mais voilà, il va vous le faire payer.

Et parfois on trouve, et l'autre dit oui, et il veut bien vous aider. Mais voilà, il ne peut pas.

Demander de l'aide, c'est fatiguant. Parfois l'obtenir, c'est pire encore.

Quelles sont les clauses, écrites en petites lignes, à quelles dettes l'on s'expose ?

Mais voilà, qui est autosuffisant, qui peut s'en sortir seul ? Cherchez les aides invisibles, celles sans qui le projet n'aurait pas été réalisé.

Mais voilà, qui a envie de s'en sortir seul ? Se débrouiller seul, oui, revendication de haute date (de haute lutte et de longue date). Moi, tout seul. Mais se retrouver seul. Pas un moment, un précieux moment. Tout seul, tout le temps. C'est embêtant.

Avec d'autres, parfois, c'est plus amusant. Et parfois, donner, c'est donner. Et ce sera rendu, autrement. Le compte n'est pas tenu de trop près, il n'y aura pas récupération d'intérêts avec usure.

C'est comme ça, et c'était bien. Il n'a pas fallu s'humilier, et on a passé un bon moment.
C'était bien.

Sans surendettement.

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